lunes, 21 de mayo de 2012

RAYMOND ROUSSEL: Comment j’ai écrit certains de mes livres

Je me suis toujours proposé d’expliquer de quelle façon j’avais écrit certains de mes livres (Impressions d’Afrique, Locus Solus, l’Étoile au Front et la Poussière de Soleils).
Il s’agit d’un procédé très spécial. Et, ce procédé, il me semble qu’il est de mon devoir de le révéler, car j’ai l’impression que des écrivains de l’avenir pourraient peut-être l’exploiter avec fruit.
Très jeune j’écrivais déja des contes de quelques pages en employant ce procédé.
Je choisissais deux mots presque semblables (faisant penser aux métagrammes). Par exemple billard et pillard. Puis j’y ajoutais des mots pareils mais pris dans deux sens différents, et j’obtenais ainsi deux phrases presque identiques.
En ce qui concerne billard et pillard les deux phrases que j’obtins furent celles-ci :
Les lettres du blanc sur les bandes du vieux billard…
Les lettres du blanc sur les bandes du vieux pillard.
Dans la première, « lettres » était pris dans le sens de « signes typographiques », « blanc » dans le sens de « cube de craie » et « bandes » dans le sens de « bordures ».
Dans la seconde, « lettres » était pris dans le sens de « missives », « blanc » dans le sens d’ « homme blanc » et « bandes » dans le sens de « hordes guerrières ».
Les deux phrases trouvées, il s’agissait d’écrire un conte pouvant commencer par la première et finir par la seconde.
Or c’était dans la résolution de ce problème que je puisais tous mes matériaux.
Dans le conte en question il y avait un blanc (un explorateur) qui, sous ce titre « Parmi les noirs », avait publié sous forme de lettres (missives) un livre où il était parlé des bandes (hordes) d’un pillard (roi nègre).
Au début on voyait quelqu’un écrire avec un blanc (cube de craie) des lettres (signes typographiques) sur les bandes (bordures) d’un billard. Ces lettres, sous une forme cryptographique, composaient la phrase finale : « Les lettres du blanc sur les bandes du vieux pillard », et le conte tout entier reposait sur une histoire de rébus basée sur les récits épistolaires de l’explorateur.
Je montrerai tout à l’heure qu’il y avait dans ce conte toute la genèse de mon livre « Impressions d’Afrique » écrit une dizaine d’années plus tard.
On trouvera trois exemples très clairs de ce procédé de création basé sur deux phrases presque semblables à sens différent
1° Dans Chiquenaude, un conte qui a paru chez Alphonse Lemerre vers 1900.
2° Dans Nanon, un conte qui a paru dans le Gaulois du Dimanche vers 1907.
3° Dans Une page du Folklore brelon, un conte qui a paru dans le Gaulois du Dimanche vers 1908.
En ce qui concerne la genèse d’Impressions d’Afrique, elle consiste donc dans un rapprochement entre le mot billard et le mot pillard. Le pillard, c’est Talou ; les bandes, ce sont ses hordes guerrières ; le blanc, c’est Carmichaël (le mot lettres n’a pas été conservé).
Amplifiant ensuite le procédé, je cherchai de nouveaux mots se rapportant au mot billard, toujours pour les prendre dans un sens autre que celui qui se présentait tout d’abord, et cela me fournissait chaque fois une création de plus.
Ainsi queue de billard me fournit la robe à traîne de Talou. Une queue de billard porte parfois le chiffre (initiales) de son propriétaire ; de là le chiffre (numéro) marqué sur ladite traîne.
Je cherchai un mot à ajouter au mot bandes et je pensai à des bandes vieilles où l’on aurait fait des reprises (sens d’ouvrage à l’aiguille). Et le mot reprises, dans son sens musical, me fournit la Jéroukka, cette épopée que chantent les bandes (hordes guerrières) de Talou, et dont la musique consiste dans des reprises continuelles d’un court motif.
Cherchant un mot à ajouter au mot blanc, je pensai à la colle qui fixe le papier à la base du cube de craie. Et le mot colle pris dans le sens (qu’il a en argot de collège) de consigne ou de retenue, me fournit les trois heures de consigne infligées au blanc (Carmichaël) par Talou.
Abandonnant dès lors le domaine du mot billard, je continuai suivant la même méthode. Je choisissais un mot puis le reliais à un autre par la préposition à ; et ces deux mots, pris dans un sens autre que le sens primitif, me fournissaient une création nouvelle. (C’est d’ailleurs cette préposition à qui m’avait servi pour ce dont je viens de parler : queue à chiffre, bandes à reprises, blanc à colle.) Je dois dire que ce premier travail était difficile et me prenait déjà beaucoup de temps.
Je vais citer des exemples :
Je prenais le mot palmier et décidais de le considérer dans deux sens : le sens de gâteau et le sens d’arbre. Le considérant dans le sens de gâteau, je cherchais à le marier par la préposition à avec un autre mot susceptible lui-même d’être pris dans deux sens différents ; j’obtenais ainsi (et c’était là, je le répète, un grand et long travail) un palmier (gâteau) à restauration (restaurant où l’on sert des gâteaux) ; ce qui me donnait d’autre part un palmier (arbre) à restauration (sens de rétablissement d’une dynastie sur un trône). De là le palmier de la place des Trophées consacré à la restauration de la dynastie des Talou.
Voici d’autres exemples :
Roue (sens de roue de voiture) à caoutchouc (matière élastique) ; 2° roue (sens de personne orgueilleuse qui fait la roue) à caoutchouc (arbre). D’où le caoutchouc de la place des Trophées où Talou vient faire la roue en posant le pied sur le cadavre de son ennemi.
Maison (édifice) à espagnolettes (poignées de fenêtre) ; 2° maison (sens de maison souveraine) à espagnolettes (petites Espagnoles). D’où les deux jeunes jumelles espagnoles dont descend la race des Talou-Yaour.
Baleine (mammifère marin) à îlot (petite île) ; 2° baleine (lamelle) à ilote (esclave spartiate ) ; 1° duel (combat à deux) à accolade (deux adversaires se réconciliant après le duel et se donnant l’accolade sur le terrain) ; 2e duel (temps de verbe grec) à accolade (signe typographique) ; 1° mou (individu veule) à raille (ici je pensai à un collégien paresseux que ses camarades raillent pour son incapacité) ; 2° mou (substance culinaire) à rail (rail de chemin de fer). Ces trois derniers accouplements de mots m’ont donné la statue de l’ilote, faite en baleines de corset, roulant sur des rails en mou de veau et portant sur son socle une inscription relative au duel d’un verbe grec.
Revers (revers d’habit) à marguerite (fleur que l’on met à une boutonnière, à un revers d’habit) ; 2° revers (défaite militaire) à Marguerite (nom de femme) ; d’où la bataille du Tez perdue par Yaour costumé en Marguerite de Faust.
Métier (profession) à aubes (aurores). J’ai pensé à un métier qui force à se lever de grand matin ; 2° métier (à tisser) à aubes (palettes de roue hydraulique) ; d’où le métier à tisser installé sur le Tez.
Cercle (rond) à rayons (traits géométriques) ; 2° cercle (club) à rayons (rayons de gloire) ; d’où le Club des Incomparables.
Veste (vêtement) à brandebourgs (passementeries) ; 2° veste (insuccès) à Brandebourg (Électeurs de Brandebourg) ; d’où la conférence de Juillard (ici j’ai abandonné le sens d’insuccès).
Parquet (plancher) à chevilles (chevilles de pied) ; 2° parquet (d’agents de change) à chevilles (de vers) ; d’où la petite Bourse où les ordres doivent être écrits en vers.
Étalon (mètre étalon) à platine (métal. On sait que le mètre étalon est en platine) ; 2° étalon (cheval) à platine (langue en argot) ; d’où le cheval présenté sur la scène des Incomparables.
Dominos (personnes qui portent un domino) à révérences (saluts) ; 2° dominos (d’un jeu de dominos) à révérences (prêtres) ; 1° cure (cure d’eau) à réussite (guérison) ; 2° cure (habitation) à réussite (de cartes) ; d’où le travail exécuté par le clown Whirligig ; en ce qui concerne la tour qu’il édifie avec des sous, ma mémoire me fait défaut quant au mot qui m’a servi de point de départ ; le second mot devait être tourbillon (une tour faite en billon).
Tronc (d’église) à ouverture (fente par où l’on met l’argent) ; 2° tronc (homme-tronc) à ouverture (d’opéra) ; d’où l’homme-orchestre Tancrè de Boucharessas.
Postillons (cavaliers) à raccourci (chemin plus court) ; 2° postillons (gouttes de salive) à raccourci (décapité) ; d’où le nain Philippo.
Paravent (meuble) à jour (trou existant dans un paravent) ; 2° paravent (femme servant de paravent) à jour (jour de réception) ; d’où Djizmé qui sert de paravent et a des jours de réception.
Natte (tresse qu’une femme fait avec ses cheveux) à cul (j’ai pensé à une natte très longue) ; 2° natte (tissu de jonc) à culs (culs-de-lampe) ; d’où la natte pleine de petits dessins que Naïr donne à Djizmé.
Favori (touffe de barbe) à collet (d’habit) ; 2° favori (amant) à collet (piège) ; d’où Naïr, amant de Djizmé, dont le pied se prend dans un collet.
Louche (grosse cuiller) à envie (envie que la soupe fait à un gourmand) ; 2° louche (personne qui louche) à envie (tache sur la peau) ; d’où Sirdah qui louche et a une envie sur le front.
Melon (fruit) à pincée (de sel) ; 2° melon (chapeau) à pincée (mot écrit sur le chapeau melon) ; d’où le chapeau de Naïr.
Suède (pays) à capitale (ville) : 2° suède (gant de suède) à capitale (lettre) ; d’où le gant de Djizmé où se trouve marquée une lettre.
Jardinière (meuble) à œillets (fleurs) ; 2° jardinière (femme qui jardine) à œillets (trous à lacet) ; d’où Rul qui travaille comme esclave dans le Béhuliphruen et subit un supplice où figurent des œillets de corset.
Mollet (partie de la jambe) à gras (gras du mollet) ; 2° mollet (œuf mollet) à gras (fusil Gras) ; d’où l’exercice de tir de Balbet.
Toupie (jouet) à coup de fouet (coup de fouet que l’enfant donne à la toupie appelée sabot) ; 2° toupie (vieille femme) à coup de fouet (douleur soudaine) ; d’où Olga Tcherwonenkoff foudroyée en scène par un coup de fouet.
Dragon (bête fabuleuse) à élan (un dragon prenant son élan) ; 2° dragon (femme d’aspect peu séduisant — même genre que toupie) à élan (animal) ; d’où l’élan Sladki appartenant à Olga Tcherwonenkoff.
Pistolet (arme) à canon (tube) ; 2° pistolet (homme drôle) à canon (morceau de musique) ; d’où le chanteur Ludovie.
Sabot (chaussure) à degrés (d’un escalier) ; 2° sabot (instrument de musique) à degrés (d’un thermomètre) ; d’où l’instrument de musique de Bex.
Aiguillettes (morceaux de viande) à canard (comestible) ; 2° aiguillettes (d’uniforme) à canards (notes de musique) ; d’où les aiguillettes musicales de Louise Montalescot.
Théorie (livre) à renvois (indications typographiques) ; 2° théorie (groupe de personnes) à renvois (éructations) ; d’où la danse — la Luenn’ chétuz — exécutée par les femmes de Talou.
Phalange (de doigt) à (à coudre) ; 2° phalange (troupe) à (à jouer) ; d’où la troupe des fils de Talou et leur dé à jouer.
Marquise (dame) à illusions (une marquise ayant gardé des illusions) ; 2° marquise (toit en saillie) à illusions (mirages) ; d’où la marquise sous laquelle Séil-Kor voit défiler toutes sortes d’images.
Loup (animal) à griffes (ongles) ; 2° loup (masque) à griffes (signatures) ; d’où le masque de Séil-Kor.
Fraise (fruit) à nature (la belle nature) ; 2° fraise (col plissé) à nature (le journal la Nature) ; d’où la fraise de Séil-Kor.
Feuille (végétale) à tremble (arbre) ; 2° feuille (de papier) à tremble (verbe) ; d’où la toque de Séil-Kor taillée dans une feuille de papier.
Marine (forces navales) à torpille (engin) ; 2° marine (robe bleu marine) à torpille (poisson) ; d’où l’accident arrivé à Nina en robe bleu marine.
Boléro (corsage) à remise (rabais fait sur le prix d’un corsage) ; 2° boléro (danse) à remise (abri pour voiture) ; d’où le boléro dansé par Séil-Kor et Nina.
Tulle (tissu léger) à pois (pois d’une voilette) ; 2° Tulle (ville) à pois (large point) ; d’où la carte de la Corrèze où Tulle est marqué par un pois.
Martingale (bande d’étoffe) à tripoti (substance à polir les boutons d’une martingale) ; 2° martingale (système de jeu) à Tripoli (ville) ; d’où la martingale dont use Séil-Kor au casino de Tripoli.
Mousse (jeune marin) à avant (d’un navire) ; 2° mousse (végétal) à Avent (religion) ; d’où le lit de mousse où Nina dort pendant la première nuit de l’Avent.
Quinte (musique) à résolution (musique) ; 2° quinte (de toux) à résolution (d’analyse de catéchisme) ; d’où la quinte de toux qui secoue Nina pendant qu’elle prend une résolution.
Pratique (acheteur) à monnaie (argent) ; 2° pratique (petit instrument de fer blanc) à Monnaie (théâtre de la Monnaie à Bruxelles) ; d’où la pratique de Cuijper.
Guitare (titre d’une poésie de Victor hugo) à vers (poésie) ; 2° guitare (instrument — que j’ai remplacé par cithare) à ver (de terre) ; d’où le ver de Skarioffszky.
Meule (champs) à bottes (de foin) ; 2° meule (de rémouleur) à bottes (escrime) ; d’où l’appareil de La Billaudière-Maisonnial.
Portée (musique) à barres (de mesure) ; 2° portée (de chats) à barres (jeu) ; d’où les chats qui jouent aux barres.
Plante (végétal) à faux (de faucheur) ; 2° plante (de pied) à faux (de faussaire) ; d’où le supplice subi par Mossem.
Arlequin (personnage carnavalesque) à salut (salutation) ; 2° arlequin (mets) à Salut (office religieux) ; d’où l’arlequin servi au zouave au moment du Salut.
Châtelaine (dame) à morgue (air hautain) ; 2° châtelaine (chaîne à bijoux) à morgue (lieu à exposer les cadavres) ; d’où le cadavre à châtelaine dans l’épisode du zouave.
Crachat (flaque de salive) à delta (formé par le crachat comme par un fleuve) ; 2° crachat (décoration) à delta (lettre grecque) ; d’où l’ordre du Delta.
Mais je ne puis tout citer ; je m’en tiendrai donc là en ce qui concerne la création basée sur l’accouplement de deux mots pris dans deux sens différents.
Le procédé évolua et je fus conduit à prendre une phrase quelconque, dont je tirais des images en la disloquant, un peu comme s’il se fût agi d’en extraire des dessins de rébus.
Je prends un exemple, celui du conte Le Poète et ta Moresque (page 121 et page 253). Là je me suis servi de la chanson « J’ai du bon tabac ». Le premier vers : « J’ai du bon tabac dans ma tabatière » m’a donné : « Jade tube onde aubade en mat (objet mat) a basse tierce. » On reconnaîtra dans cette dernière phrase tous les éléments du début du conte.
La suite : « Tu n’en auras pas » m’a donné : « Dune en or a pas (a des pas). » D’où le poète baisant des traces de pas sur une dune. — « J’en ai du frais et du tout râpé » m’a donné : « Jaune aide orfraie édite oracle paie. » D’où l’épisode chez le Chinois. — « Mais ce n’est pas pour ton fichu nez » m’a donné : « Mets sonne et bafoue, don riche humé. » D’où le mets à sonnerie que hume Schahnidjar.
Je continuai le conte avec la chanson « Au clair de la lune ».
1° « Au clair de la lune mon ami Pierrot » ; 2° « Eau glaire (cascade d’une couleur de glaire) de là l’anémone à midi négro. » D’où l’épisode dans l’éden éclairé par le soleil de midi.
Quant à la façon dont j’usai des autres vers de la chanson, ma mémoire est en défaut. Je ne me rappelle nettement que ceci : « Ma chandelle est… » me donna « Marchande zélée ».
Voici un autre exemple de l’application du procédé évolué :
1° « Napoléon premier empereur » ; 2° « Nappe ollé ombre miettes hampe air heure. » D’où les danseuses espagnoles montées sur la table et l’ombre des miettes visible sur la nappe — puis l’horloge à vent du pays de Cocagne : hampe (du drapeau) air (vent) (pages 95, 96 et 97). — Quant à l’anecdote sur le prince de Conti, mes souvenirs sont moins précis ; un mot a dû servir de point de départ et ce mot me manque ; ceci seulement me reste : 1° « … à jet continu » ; 2° « … à geai Conti nu » (page 97).
J’usais de n’importe quoi. Ainsi on voyait partout à ce moment une réclame pour je ne sais quel appareil nommé « Phonotypia » ; cela me donna « fausse note tibia », d’où le Breton Lelgoualch (page 66).
Je me servis même du nom et de l’adresse de mon cordonnier : « Hellstern, 5, place Vendôme », dont je fis « Hélice tourne zinc plat se rend (devient) dôme » (Voir pages 127 et 128). Le chiffre cinq avait été pris au hasard ; je ne crois pas qu’il était exact.
J’avais vu dans un album de Caran d’Ache une très amusante série de dessins intitulée « Variations sur le thème Patientez un peu ». L’un d’eux, portant pour titre particulier « Antichambre ministérielle », montrait un pauvre homme attendant (depuis fort longtemps, on le devinait à sa mine), assis non loin d’un huissier. J’en tirai Ceci : 1° « Patience (se rapportant à l’attente) à antichambre ministérielle » ; 2° « Patience (à astiquer) à entiche ambre mine hystérique (mine qui se précipite vers… ambre, qui s’entiche de…) ». D’où l’appareil décrit de la page 45 à la page 53.
Les tableaux vivants (pages 75 et suivantes) sont construits sur des vers du Napoléon II de Victor Hugo. Mais ici il y a dans ma mémoire beaucoup de lacunes qui m’obligeront a’ mettre des points de suspension.

1° Oh revers oh leçon quand l’enfant de cet homme
2° Or effet herse oh le son . . . . . . séton
1° Eut reçu pour hochet la couronne de Rome
2° Ursule brochet lac Huronne drome (hippodrome)
1° Quand on l’eut revêtu d’un nom qui retentit
2° Carton hure œuf fétu . . . . . . . . .
1° Quand on eut pour sa soif posé devant la France
2° . . . . . pourchasse oie rose aide vent. . .
1° Un vase tout rempli du vin de l’espérance
2° sept houx rampe lit . . . . Vesper

D’où les « Ensorcelés du lac Ontario » et « Haendel écrivant sur sa rampe ».
Voici ce que je retrouve encore en fouillant dans ma mémoire :
1° « Rideau cramoisi » (titre d’une nouvelle de Barbey d’Aurevilly) ; 2° « Rit d’ocre à moisi » (Voir page 112).
1° « Les Inconséquences de monsieur Drommel » (titre d’un livre de Cherbuliez) ; 2° « Raisin qu’un Celte hante démon scie Eude Rome elle » (Voir pages 114 et 115).
1° « Charcutier » ; 2° « char qu’ut y est » (Voir page 106). 1° « Valet de pied » ; 2° « Va laide pie » (Voir page 26). Ces deux mots avaient été amenés, avec la préposition « à », par deux mots initiaux que j’ai oubliés.
Dans l’épisode de Fogar je me rappelle avoir employé « Mane Thecel Pharès » dont j’ai fait « manette aisselle phare » ; d’où le phare à manette qu’allume Fogar. Je me rappelle aussi que le mot Lupus (loup) était venu du mot Lupus (maladie).

Ce procédé, en somme, est parent de la rime. Dans les deux cas il y a création imprévue due à des combinaisons phoniques.
C’est essentiellement un procédé poétique.
Encore faut-il savoir l’employer. Et de même qu’avec des rimes on peut faire de bons ou de mauvais vers, on peut, avec ce procédé, faire de bons ou de mauvais ouvrages.
Locus Solus a été écrit ainsi. Mais là je ne me suis plus guère servi que du procédé évolué. C’est-à-dire que je tirais une suite d’images de la dislocation d’un texte quelconque, comme dans les exemples d’Impressions d’Afrique que j’ai cités en dernier. Une fois, le procédé y reparaît dans sa forme primitive avec le mot demoiselle considéré dans deux sens différents ; encore le second mot a-t-il subi une dislocation qui se rattache au procédé évolué :
Demoiselle (jeune fille) à prétendant ;demoiselle (hie) à reître en dents.
Je me trouvais donc en face de ce problème : l’exécution d’une mosaïque par une hie. D’où l’appareil si compliqué décrit pages 35 et suivantes. C’était d’ailleurs le propre du procédé de faire surgir des sortes d’équations de faits (suivant une expression employée par Robert de Montesquiou dans une étude sur mes livres) qu’il s’agissait de résoudre logiquement. (On a fait beaucoup de jeux de mots sur Locus Solus ; Loufocus Solus, Cocus Solus, Blocus Solus ou les bâtons dans les Ruhrs, Lacus Salus (à propos du Lac Salé de Pierre Benoit), Locus Coolus, Coolus Solus (à propos d’une pièce de Romain Coolus), Gugus Solus, Locus Saoulus, etc. Il y en a un qui manque et qui, il me semble, méritait d’être fait, c’est Logicus Solus.)
Je sais que j’ajoutai à prétendant des mots dont je tirai tout ce qui se rapporte au reître ; je ne me souviens que du premier : prétendant refusé, dont je fis rêve usé (rêve flou) ; d’où le rêve du reître.
Je me rappelle aussi que je me suis servi de plusieurs vers de mon poème la Source (du volume la Vue). Mais ceci seulement est resté précis dans mon souvenir :

Elle commence tôt sa tournée asticote
Ailé coma . . Saturne Élastique hotte

Avec un parti pris de rudesse ses gens
Ave cote part type rit des rues d’essai sauge. En
(type des rues rit d’essai sauge)

Qui tous seraient
Qui toux sert

On trouvera dans l’épisode du coq Mopsus (pages 430 et suivantes) : ailé (le coq ailé) coma (immobile comme dans le coma) ; Saturne (mis en communication avec Saturne) ; puis la hotte élastique, l’ave ; puis (fin de la page 441) le rire provoqué chez Noël par Mopsus offrant une fleur de sauge à Faustine.
Le dé orné des inscriptions « L’ai-je eu, l’ai-je, l’aurai-je » vient du mot déluge (dé l’eus-je). Ici je mis « l’ai-je eu » au lieu de « l’eus-je », craignant que dé l’eus-je ne laissât transparaître le procédé.
Je ne me rappelle rien d’autre touchant Locus Solus.
Comme je l’ai dit, mes deux livres l’Étoile au Front et la Poussière de Soleils sont construits d’après ce même procédé. Je me rappelle notamment que, dans l’Étoile au Front, les mots « singulier » et « pluriel » m’ont donné « Saint Jules » et « pelure » dans l’épisode du pape saint Jules. (On pourrait d’ailleurs trouver dans mes papiers quelques feuilles où se trouve l’explication très claire de la façon dont j’ai écrit l’Étoile au Front et la Poussière de Soleils. On pourrait trouver aussi un épisode écrit tout de suite après Locus Solus et interrompu par la mobilisation de 1914 où il est question notamment de Voltaire et d’un site plein de lucioles ; ce manuscrit mériterait peut-être d’être publié.)
Il va sans dire que mes autres livres la Doublure, la Vue et Nouvelles Impressions d’Afrique sont absolument étrangers au procédé.
Est également construit d’après le procédé un début de livre dont la composition existe à l’imprimerie Lemerre, 6, rue des Bergers (un épisode ayant Cuba pour théâtre).
Étrangères au procédé sont les poésies « l’Inconsolable » et « Têtes de carton du Carnaval de Nice » ainsi que la poésie « Mon Âme » écrite à dix-sept ans et publiée dans le Gaulois du 12 juillet 1897.
Il ne faut pas chercher de rapports entre le livre « la Doublure » et le conte « Chiquenaude » ; il n’y en a aucun.

***
Je voudrais signalcr ici une curieuse crise que j’eus à l’âge de dix-neuf ans, alors que j’écrivais la Doublure. Pendant quelques mois j’éprouvai une sensation de gloire universelle d’une intensité extraordinaire. Le docteur Pierre Janet, qui m’a soigné pendant de longues années, a fait une description de cette crise dans le premier volume de son ouvrage De l’Angoisse à l’Extase (pages 132 et suivantes) ; il m’y désigne sous le nom de Martial, choisi à cause du Marhal Canterel de Locus Solus.

***
Je voudrais aussi, dans ces notes, rendre hommage à l’homme d’incommensurable génie que fut Jules Verne.
Mon admiration pour lui est infinie.
Dans certaines pages du Voyage au centre de la terre, de Cinq Semaines en ballon, de Vingt mille lieues sous les mers, de De la Terre à la Lune et de Autour de la Lune, de l’Île mystérieuse, d’Heclor Servadac, il s’est élevé aux plus hautes cimes que puisse atteindre le verbe humain.
J’eus le bonheur d’être reçu une fois par lui à Amiens où je faisais mon service militaire et de pouvoir serrer la main qui avait écrit tant d’œuvres immortelles.
Ô maître incomparable, soyez béni pour les heures sublimes que j’ai passées toute ma vie à vous lire et à vous relire sans cesse.

***

Il faut encore que je parle ici d’un fait assez curieux. J’ai beaucoup voyagé. Notamment en 1920-21 j’ai fait le tour du monde par les Indes, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les archipels du Pacifique, la Chine, le Japon et l’Amérique. (Pendant ce voyage je fis une halte assez longue à Tahiti, où je retrouvai encore quelques personnages de l’admirable livre de Pierre Loti.) Je connaissais déjà les principaux pays de l’Europe, l’Égypte et tout le nord de l’Afrique, et plus tard je visitai Constantinople, l’Asie-Mineure et la Perse. Or, de tous ces voyages, je n’ai jamais rien tiré pour mes livres. Il m’a paru que la chose méritait d’être signalée tant elle montre clairement que chez moi l’imagination est tout.

***
Quelques courtes notes biographiques termineront cet ouvrage.
Je fus élevé avec ma sœur Germaine, plus tard duchesse d’Elchingen, puis princesse de la Moskowa à partir du 21 octobre 1928, date où mourut sans laisser d’enfants le frère aîné de mon beau-frère, Napoléon Ney, prince de la Moskowa, marié à S. A. I. la princesse Eugénie Bonaparte, descendante directe du roi Joseph et de Lucien Bonaparte. Fait curieux : presque tous les noms de l’Empire se trouvaient réunis dans la famille de mon beau-frère : son demi-frère était prince d’Essling et duc de Rivoli ; sa sœur aînée avait épousé S. A. le prince Murat, prétendant au trône de Naples ; ses autres sœurs étaient : la princesse Eugène Murat, la duchesse de Camastra, la duchesse d’Albuféra et la duchesse de Fezensac. De plus, mon neveu et unique héritier Michel Ney, duc d’Elchingen et futur prince de la Moskowa, épousa, le 26 février 1931, Mlle Hélène La Caze, petite-fille, par sa mère, de Ferdinand de Lesseps et petite-nièce de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie. À son mariage je fus témoin avec le prince Murat.
Notre frère aîné Georges, mort en 1901, était déjà presque un jeune homme quand nous n’étions encore que des enfants.
J’ai gardé de mon enfance un souvenir délicieux. Je puis dire que j’ai connu là plusieurs années d’un bonheur parfait.
Ma mère adorait la musique et, me trouvant doué pour cet art, elle me fit quitter à treize ans le lycée pour le Conservatoire, après avoir triomphé d’une légère résistance de mon père.
J’entrai dans la classe de piano de Louis Diémer et j’obtins un second puis un premier accessit.
Vers seize ans j’essayais de composer des mélodies dont je faisais les vers moi-même. Les vers venaient toujours facilement, mais la musique restait rebelle. Un jour, à dix-sept ans, je pris le parti d’abandonner la musique pour ne plus faire que des vers ; ma vocation venait de se décider.
À partir de ce moment une fièvre de travail s’empara de moi. Je travaillai, pour ainsi dire, nuit et jour pendant de longs mois, au bout desquels j’écrivis la Doublure, dont la composition a coïncidé avec la crise décrite par Pierre Janet.
Quand la Doublure parut, le 10 juin 1897, son insuccès me causa un choc d’une violence terrible. J’eus l’impression d’être précipité jusqu’à terre du haut d’un prodigieux sommet de gloire. La secousse alla jusqu’à provoquer chez moi une sorte de maladie de peau qui se traduisit par une rougeur de tout le corps et ma mère me fit examiner par notre médecin, croyant que j’avais la rougeole. De ce choc résulta surtout une effroyable maladie nerveuse dont je souffris pendant bien longtemps.
Je me remis au travail, mais d’une façon plus sage que lors de ma grande crise de surmenage. Pendant quelques années ce fut de la prospection. Aucune de mes œuvres ne me satisfit, sauf Chiquenaude que je publiai vers 1900.
À vingt-cinq ans j’écrivis la Vue. Ce poème parut dans le Gaulois du Dimanche et y fut remarqué par certains lettrés. Une allusion y fut même faite dans le Sire de Vergy, une opérette qu’on jouait alors aux Variétés : un des personnages, je ne sais plus lequel, regardait dans un porte-plume, qu’apportait Éve La Vallière, une vue représentant la bataille de Tolbiac.
Après la Vue, j’écrivis encore le Concert et la Source, puis ce fut de nouveau la prospection pendant plusieurs années, au cours desquelles je publiai seulement (dans le Gaulois du Dimanche) l’Inconsolable et Têtes de Carton du Carnaval de Nice. Cette prospection n’allait pas sans me causer des tourments et il m’est arrivé de me rouler par terre dans des crises de rage, en sentant que je ne pouvais parvenir à me donner les sensations d’art auxquelles j’aspirais.
Enfin, vers trente ans, j’eus l’impression d’avoir trouvé ma voie par les combinaisons de mots dont j’ai parlé. J’écrivis Nanon, Une Page du Folklore breton puis Impressions d’Afrique.
Impressions d’Afrique parut en feuilleton dans le Gaulois du Dimanche et y passa tout à fait inaperçu.
De même, quand cette œuvre parut en librairie, nul n’y fit attention. Seul, Edmond Rostand, à qui j’en avais envoyé un exemplaire, la comprit du premier coup, se passionna pour elle et en parla à tous, allant jusqu’à en lire des fragments à haute voix à ses familiers. Il me disait souvent : « Il y aurait une pièce extraordinaire à tirer de votre livre. » Ces paroles m’influencèrent. En outre je souffrais d’être incompris et je pensai que par le théâtre j’atteindrais peut-être plus facilement le public que par le livre.
Je tirai donc d’Impressions d’Afrique une pièce que je fis jouer au théâtre Fémina d’abord, au théâtre Antoine ensuite.
Ce fut plus qu un insuccès, ce fut un tollé. On me traitait de fou, on « emboîtait » les acteurs, on jetait des sous sur la scène, des lettres de protestation étaient adressées au directeur.
Une tournée faite en Belgique, en Hollande et dans le nord de la France ne fut pas plus heureuse.
Pendant ce temps j’écrivais Locus Solus.
Comme Impressions d’Afrique l’ouvrage parut en feuilleton dans le Gaulois du Dimanche et, de même, y passa tout à fait inaperçu.
En librairie, résultat nul.
De nouveau je voulus recourir au théâtre et je demandai à Pierre Frondaie de tirer de Locus Solus une pièce que je fis jouer avec grand luxe au théâtre Antoine.
À la première il y eut un tumulte indescriptible. Ce fut une bataille, car cette fois, si presque toute la salle était contre moi, j’avais du moins un groupe de très chauds partisans.
L’affaire fit beaucoup de bruit et je fus connu du jour au lendemain.
Mais, loin d’être un succès, ce fut un scandale. Car, à part le petit groupe favorable dont j’ai parlé, tout le monde était ameuté contre moi.
Suivant l’expression d’un journaliste, ce fut « une levée de stylographes ». De nouveau on me traita de fou, de mystificateur ; toute la critique poussa des cris d’indignation.
Mais enfin un résultat était désormais acquis : le titre d’un de mes ouvrages était célèbre. Dans toutes les revues théâtrales, cette année-là, il y eut une scène sur Locus Solus, et deux revues s’en inspirèrent pour leur titre : Cocus Solus (qui, plus heureuse que ma pièce, sa marraine, dépassa la centième) et Blocus Solus ou les bâtons dans les Ruhrs.
Pensant que l’incompréhension du public venait peut-être du fait que je ne lui avais jusqu’alors présenté au théâtre que des adaptations de livres, je résolus de composer un ouvrage spécialement pour la scène.
J’écrivis l’Étoite au Front que je fis représenter au Vaudeville. Nouveau tumulte, nouvelle bataille, mais où mes partisans étaient cette fois beaucoup plus nombreux. Au troisième acte l’effervescence devint telle qu’il fallut, au milieu d’une scène, baisser le rideau pour ne le relever qu’au bout d’un certain temps.
Pendant le second acte, un de mes adversaires ayant crié à ceux qui applaudissaient : « Hardi la claque », Robert Desnos lui répondit : « Nous sommes la claque et vous êtes la joue. » Le mot eut du succès et fut cité par divers journaux. (Remarque amusante, en intervertissant l’l et le j on obtient : « Nous sommes la claque et vous êtes jaloux », phrase qui n’eût sans doute pas manqué d’une certaine justesse.)
Cette fois encore la critique fut déchaînée contre moi, et, comme toujours, on parla de folie ou de mystification. On appela la pièce « l’Araignée sous le front » et des journalistes interviewèrent mes acteurs pour savoir si j’écrivais mes pièces sérieusement ou si mon but était de me moquer du monde. J’appris qu’à la fin d’une des représentations un groupe d’étudiants avait, pendant quelque temps, guetté ma sortie pour me huer.
Cependant le nombre de mes partisans grossissait sans cesse.
Après l’Étoile au Front j’ écrivis la Poussière de Soleils que je fis représenter à la Porte-Saint-Martin.
On s’arracha les places pour la première et l’affluence y fut énorme. Beaucoup ne venaient que pour avoir le plaisir d’assister à une séance houleuse et d’y jouer leur rôle. Cependant la représentation fut calme. Une fois pourtant, à un début de manifestation hostile, un de mes partisans cria : « Silence les idiots ! »
La pièce ne fut pas comprise ; et à quelques exceptions près les articles de presse furent détestables.
Une série de représentations donnée un peu plus tard à la Renaissance ne fut guère heureuse. Quand le rideau tombait, des gens criaient ironiquemunt « l’auteur… l’auteur… » Toutefois, à chacuue de mes manifestations, je voyais des gens nouveaux se rallier à moi.

***
Pour écrire l’Étoile au Front et la Poussière de Soleils j’avais interrompu la composition d’un ouvrage en vers commencé en 1915.
À cette époque je m’étais remis à la poésie, abandonnée depuis bien dus années, et l’ouvrage en question n’était autre que les Nouvelles Impressions d’Afrique, que je n’achevai qu’en 1928.
On ne saurait croire, en effet, quel temps immense exige la composition de vers de ce genre.
Je vais essayer d’en donner une idée.
Les Nouvelles Impressions d’Afrique devaient contenir une partie descriptive. Il s’agissait d’une minuscule lorgnette-pendeloque, dont chaque tube, large de deux millimètres et fait pour se coller contre l’œil, renfermait une photographie sur verre, l’un colle des bazars du Caire, l’autre celle d’un quai de Louqsor.
Je fis la description en vers de ces deux photographies. (C’était, en somme, un recommencement exact de mon poème la Vue.)
Ce premier travail achevé, je repris l’œuvre dès son début pour la mise au point des vers. Mais au bout d’un certain temps j’eus l’impression qu’une vie entière ne suffirait pas à cette mise au point et je renonçai à poursuivre ma tâche. Le tout m’avait pris cinq années de travail. Si l’on retrouve le manuscrit dans mes papiers, peut-être intéressera-t-il, tel qu’il est, certains de mes lecteurs.
Or, si, des treize ans et demi qui s’écoulèrent de l’hiver de 1915 à l’automne de 1928, je retranche les cinq ans dont je viens de parler, plus le temps que je mis à écrire l’Étoile au Front et la Poussière de Soleils, le constate qu’il m’a fallu sept ans pour composer les Nouvelles Impressions d’Afrique telles que je les ai présentées au public.

***
En terminant cet ouvrage je reviens sur le sentiment douloureux que j’éprouvai toujours en voyant mes œuvres se heurter à une incompréhension hostile presque générale.
(Il ne fallut pas moins de vingt-deux ans pour épuiser la première édition d’Impressions d’Afrique.)
Je ne connus vraiment la sensation du succès que lorsque je chantais on m’accompagnant au piano et surtout par de nombreuses imitations que je faisais d’acteurs ou de personnes quelconques. Mais là, du moins, le succès était énorme et unanime.
Et je me réfugie, faute de mieux, dans l’espoir que j’aurai peut-être un peu d’épanouissement posthume à l’endroit de mes livres.

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